Description
LUZ
D’après le roman d’Elsa Osorio
Adaptation Paula Giusti suivie par Elsa Osorio
Mise en scène Paula Giusti
Lecture publique - Étape de création
NOTE D'INTENTION / PAULA GIUSTI
L’histoire que je veux raconter m’est proche. Je suis née en Argentine en 1975, dans la ville de Tucumán, où le militaire Antonio D. Bussi a été d’une efficacité redoutable pendant la dictature qui a suivi.
J’ai grandi avec le mot « disparu » autour de moi. Durant toute mon enfance et mon adolescence, je le côtoyais. Mon premier amour, ma meilleure amie, les voisins, mes copains de classes étaient : « fils de disparu », « soeur de disparu », « parent de disparu ». Ce mot était étrange pour moi. Je me le représentais comme une sorte de vide où flottent des morts qui n’ont pas de corps et des vivants qui n’ont pas d’identité. Le lieu de l’occultation pour ainsi dire. Mais aussi étrange que tout cela paraissait, il fallait vivre avec et peu à peu l’étrange se confond avec le quotidien et l’on apprend à dompter l’impuissance.
En 2000 je suis venu vivre en France et cette histoire est restée derrière moi. Jusqu’au jour où j’ai découvert le roman d’Elsa Osorio qui m’a replongée dans le passé et envahi de questions : que feriez-vous si un jour vous découvriez que vous avez une autre identité ? Que vous n’êtes pas le fils ou la fille de ceux qui vous ont élevé… ? Et qu’en plus, dans votre fausse famille, se trouvent les responsables de la disparition de vos géniteurs ? Je me suis vue happée par cette histoire et submergée par une émotion très forte. Comment avais-je pu laisser ce sujet de côté ?
On retrouve dans les personnages d’Elsa Osorio le portrait de toute la société argentine, mais aussi un dilemme universel : celui des vérités qui peuvent être autant destructrices qu’indispensables.
Ce qui arrive à Luz c’est l’histoire de beaucoup d’enfants nés en captivité et volés pendant la dictature militaire dans ce pays.
Depuis quelques années une équipe d’anthropologie médico-légale travaille en Argentine pour rendre aux morts leurs corps. Les grands-mères de la Place de Mai continuent leur quête pour retrouver les enfants disparus et leur rendre leur vraie identité. Concrètement, des 500 bébés volés pendant la dictature seulement 129 ont été retrouvés. Les autres 371 sont parmi nous, certains ne se doutent de rien, d’autres savent qu’un mystère est lié à leur origine et commencent à se poser des questions… d’autres encore n’osent pas… ou préfèrent ne rien savoir.
La distance prise avec l’Argentine m’a conduite à me réinterroger sur les atrocités commises pendant la dictature. Et d’une en particulier, dont nous serions complices, encore aujourd’hui, si nous ne la dénoncions pas : le mensonge.
Luz exprime magnifiquement notre besoin de justice. Je sens l’urgence de raconter cette histoire.
Production Cie Toda Vía Teatro (production en cours...)
Organisateur
Le Colombier
Voir la fiche de l'organisateurLE COLOMBIER
20 rue Marie-Anne Colombier
93170 Bagnolet
TEL / 01 43 60 72 81
MAIL / [email protected]
SITE / www.lecolombier-langaja.com
INDICATIONS D'ACCÈS /
À 5 minutes à pied du Métro Gallieni (ligne 3) : En sortant du métro, prendre l'avenue Charles de Gaulle sur la gauche en direction du Centre Ville. Continuer toujours tout droit dans la rue Sadi Carnot. Prendre à gauche rue Marie-Anne Colombier.
En voiture : Sortir à Porte de Bagnolet. suivre direction Centre Ville - Marie. Du parking de la Mairie, à pied, prendre la rue Charles Graindorge. Au bout, à gauche, rue Marie-Anne Colombier.
En Bus : 76 ou 122 arrêt "Église de Bagnolet" ou 318 arrêt "Marie-Anne Colombier"
En Vélib : rue Raoul Berton ou Place de la Mairie
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