AUX SUIVANTS - BREL OPERA

Un Brel Opéra
Serge Hureau a une manie qu’il transmet à ses artistes familiers et élèves. Il met à nu les chansons pour donner à entendre ce qu’elles auraient encore à nous dire.
Brel était un peintre, ses chansons des portraits ou paysages intérieurs, où il se met en scène, parfois crûment comme Toulouse-Lautrec croquait des figures déformées des autres et de lui-même.
Brel, au machisme plus qu’affirmé, ose particulièrement exposer les détresses de la virilité. Serge Hureau a demandé ici à de jeunes artistes, en majorité ses élèves, « Les suivants », d’interpréter des chansons du grand belge, eux qui ne l’ont pas connu de son vivant et qui souvent admirent son œuvre.
Ainsi, au fil de cette sorte d’opéra que forme 28 de ses chansons, a-t-on la surprise de les entendre comme pour la première fois. Ce spectacle démaquille le grand Jacques et touche en plein cœur le donnant à entendre tel qu’en ses œuvres. La Brel qui dénonce la bêtise, la violence de la réduction au même. Un Brel qui ose nommer l’amour, la mort, le monde, pour nous préparer à les mieux accueillir, en toute familiarité. Brel philosophe? Non, artiste. Installez-vous devant la salle d’attente ou la table de village. Là, de drôles de docteurs ou sorciers musiciens, accompagnant leurs visiteurs chanteurs, vous attendent.